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Diverses difficultés d’ordre technique aussi bien que théorique, mises en évidence par la pratique de l’informatique, ont attiré mon attention et infléchi une part importante de mes travaux vers des problématiques d’ordre fondamental.

Pour l’essentiel, ces problématiques sont liées au fait que plusieurs aspects de la pratique de l’informatique se trouvent en conflit avec certains principes fondamentaux et certaines évidences qui régissent la conception traditionnelle et normative du rapport entre savoir et écriture.

Il s’agit d’abord de repenser l’idée même de fondement de telle sorte qu’il soit possible de généraliser le principe des dépassements et des réinterprétations, déjà familier aux physiciens, pour le rendre potentiellement applicable à toute théorie, qu’elle soit formelle ou expérimentale.

Partant, il devient possible de résorber le conflit ouvert par la pratique de l’informatique au moyen d’un dépassement de certains principes fondamentaux impliqués dans la conception traditionnelle et normative du rapport entre savoir et écriture : ainsi toute la formalité de l’acquis obtenu dans le cadre de cette conception traditionnelle et normative peut-elle être récupérée dans le cadre ouvert par cette réinterprétation (de la même manière que la formalité de la mécanique de Newton est récupérée dans le cadre de la mécanique relativiste d’Einstein).

Enfin, dans la mesure où la positivité scientifique actuelle dans son ensemble est étroitement dépendante de la médiation de l’écriture, le réexamen des principes fondamentaux régissant le rapport entre savoir et écriture intéresse à divers titres le principe même de cette positivité et, plus généralement, de manière transversale, les discours et les pratiques liés à cette médiation. Dans ce point de vue à la fois fondamental et transversal, le conflit lié à la pratique de l’informatique n’est en somme qu’un affleurement particulier dont les déclinaisons ont pour nom, par exemple : information, changement de niveaux, finitude, discret, effectivité, etc.