La question de l’écriture est rouverte comme égard pour le blanc (l’entre-deux), comme ce grâce à quoi il y a le [tracé en] noir, et en même temps comme ce qui empêche que tout puisse être écrit [en noir]. L’écriture, ainsi entendue en « noir et blanc », peut être comprise comme une médiation où ce qui se laisse déchiffrer au recto comme condition de possibilité (ce qui donne accès à…) est à déchiffrer au verso comme effet de limitation (ce qui empêche l’accès ultime à…).
Une telle compréhension de « écriture » généralise la compréhension ordinaire de l’écriture, et conduit à réinterpréter (et dépasser) cette compréhension pour délier l’écriture de toute phénoménalité particulière (graphique ou orale, signée, etc.) : peut prendre statut d’écriture (en ce sens renouvelé) tout ce qui peut être conservé dans le cours d’une traduction transphénoménale appropriée (une « même » écriture selon diverses phénoménalités).
Avoir égard pour le blanc, c’est aussi apercevoir l’écriture comme un déploiement : les blancs et les noirs sont faits de blanc et de noir, et chaque blanc et chaque noir peut être déplié grâce à un développement régressif sans fin. L’acheminement proposé dans ce texte conduit à une théorie de l’écriture (en ce sens renouvelé) qui peut être comprise comme un schéma très général de médiation et d’interprétation.